La Reproduction d'Art : Héritage et Innovations
La reproduction d'œuvres d’art oscille entre sacrilège et hommage. De Dürer à Warhol, l’art a exploré cette ambiguïté entre copie et original, conférant une certaine légitimité à l’imitation.
Mais les évolutions technologiques, dont celle de Clone Gallery, semblent repousser ces limites. Rappelons Benjamin Walter : « À l’époque de la reproduction mécanique, l’œuvre d’art perd son aura unique, mais elle acquiert de nouvelles significations ». Explorons alors quelques techniques de reproduction qui ont façonné notre relation à l’art.
1. Les copies à la main
Bien avant de retrouver Mona Lisa dans les rues de Montmartre, les copies d’art ont été un moyen de diffuser des images puissantes, pour des raisons religieuses, culturelles, ou encore esthétiques.
Les copies de la Vénus de Zeuxis au Ve siècle av. J.-C rendaient déjà hommage à l’idéal de beauté dans le monde hellénistique. Les fresques de Pompéï, n’auraient-elles pas des petits airs grecs et d’Alexandre le Grand ?
Quelques siècles plus tard, les moines copistes du Moyen Âge reproduisent des icônes religieuses, dont la célèbre Vierge de Vladimir, créée à Constantinople au XIIe siècle. La dévotion pour cette image conduit à sa large diffusion dans l’Église orthodoxe, chaque copie étant vénérée comme une œuvre sacrée en elle-même.
La Renaissance fera de la copie un outil essentiel de l’apprentissage des artistes, encourageant la pratique pour transmettre les innovations. Un demi millénaire plus tard, nos meilleurs experts semblent encore un peu hésitants au sujet du Portrait d’un Jeune Homme : œuvre de Raphaël ou de l’un de ses apprentis ?
Aujourd’hui, qu’ils soient dans les salles du Louvre, ou dans leurs ateliers, les copistes continuent de jouer un rôle clé dans le monde de l'art en reproduisant à la main des œuvres célèbres et en créant des interprétations contemporaines. Souvent formés dans des écoles d'art, ils travaillent sur commande et utilisent des techniques traditionnelles pour rendre l'art plus accessible tout en enrichissant le dialogue sur l'art et l'originalité.
2. Les lithographies
La lithographie émerge au début du XIXe siècle (merci Senefelder !) via un procédé d'impression à plat qui repose sur la répulsion entre l'eau et l'encre grasse. C’est une petite révolution dans la reproduction artistique, permettant la diffusion d'œuvres à une échelle sans précédent et rendant l'art plus accessible au grand public (mais en éditions limitées tout de même…).
Des affiches Moulin Rouge du Toulouse-Lautrec, aux angoisses de Munch, en passant par les séries de Gustave Courbet, tout le monde artistique se met à la litho. Entre technique de reproduction et nouveau médium artistique, ce procédé d’impression peu coûteux a ouvert la porte à une nouvelle consommation de l’art.
3. Les affiches
De la lithographie en couleurs aux affiches, il n’y a qu’un pas. Un pas qui peut amener un Klimt chez IKEA. Lorsque Jules Chéret utilise la litho en couleurs pour le bal Folies Bergères en 1880, l’esthétique trouve de nouveaux échos auprès de la publicité. Des affiches plus désirables que l’art lui-même ? Si l’on ne parle plus d’art, parlons alors de décoration. Au-delà de l’accessibilité de ces produits (une affiche d’un Van Gogh coûte environ 20€ sur Amazon), on en redéfinit l’usage sans prétention à la réalité matérielle.
Monet est alors reproduit en masse, imprimé sur papier, de façon standardisée, avec des techniques peu onéreuses (et parfois pires).
Le passage dans le domaine public de bon nombre de maîtres a également accéléré la diffusion de leurs œuvres dans la culture populaire. Pour aller à la plage, vous êtes plutôt Van Gogh ou Manet ?
4. Les reproductions en 3D
Avec l'avènement de l’impression 3D pour reproduire des œuvres d’art, nous nous trouvons face à un paradigme en pleine mutation. Ces technologies nous permettent de capturer non seulement l’image, mais aussi la texture et la profondeur des œuvres.
Le projet Factum Arte est un pionnier depuis plus de 20 ans grâce à ses reproductions parfaites : tombe de Toutankhamon, Noces de Cana, etc. En alliant technologie de pointe et émotion artistique, ils ont été une source d’inspiration immense pour le projet Clone Technology.
La technologie Clone permet de reproduire au plus proche de la réalité une œuvre originale. Notre laboratoire travaille exclusivement sur des images en très haute résolution. Sur la base de données en 2D, nous développons un modèle en 3D fidèle aux caractéristiques picturales de l’artiste. Pour chaque artiste, des dizaines de profils de couleurs sont testés pour assurer le meilleur rendu possible. Les peintures sont ensuite imprimées sur les meilleures tables à plat du marché, capables d’imprimer jusqu’à 30 couches de peinture acrylique, recréant ainsi la profondeur et la texture de l'œuvre originale.
Depuis le départ, notre engagement est de respecter l'œuvre morale de l’artiste. C’est pourquoi nos reproductions s’attachent à capter les moindres détails, comme le ferait un copiste pendant des dizaines d’heures dans un musée. Nous voulions aller plus loin que la lithographie en recréant les effets de relief et de volume de la peinture. Nous ne voulions pas de reproductions imprimées sur du carton, toutes nos reproductions prennent donc vie sur des toiles et sont montées à la main sur des châssis en bois.
Nous voulions recréer des tableaux iconiques, que l’on pensait jusqu’ici inaccessibles.
Nous avons créé Clone Gallery.